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Théâtre populaire romand
La Chaux-de-Fonds
Centre neuchâtelois des arts vivants

Les Belles complications #2

Les Belles complications présentent trois projets de trois jeunes metteures en scène — Natacha Koutchoumov, Manon Krüttli, Olivia Seigne — rassemblés dans un mode de production qui favorise les passerelles et les échanges.

Trois créations distinctes et singulières qui pourtant, à plus d’un titre, se font écho.

Les Belles complications, opus 2. Parce que la première édition a été belle, nous nous sommes remis à l’ouvrage pour affiner, polir, préciser l’agencement horloger dont ces complications empruntent le nom.
Les Chaux-de-Fonniers le savent, ce terme désigne l’accumulation de mécanismes dans un même boîtier de montre, supposant tout le savoir-faire de corps de métier passionnés. Le boîtier est ici celui du théâtre.
Dans la grande tradition du Théâtre populaire romand dont elle est la directrice artistique, Anne Bisang avait, en 2015 – 2016, réinventé la notion de troupe théâtrale en l’adaptant au contexte contemporain. Pendant six mois, un collectif de comédiennes et comédiens avait élu domicile au TPR, pour travailler et jouer avec trois metteurs en scène — Anne Bisang, Sandra Amodio et Yvan Rihs.
#2. Galvanisés par la première édition des Belles complications et sa dynamique collective, nous souhaitons réitérer l’expérience d’un ensemble éphémère dans un boîtier élargi par de nouveaux partenaires : le TLH de Sierre, le Théâtre du Loup et le Théâtre Saint-Gervais à Genève.
Un même geste artistique les relie, qui consiste à relire une oeuvre en en tirant les fils qui l’ancrent dans nos peurs et nos espoirs d’aujourd’hui, à l’ajuster, à la réinventer dans une forme contemporaine, pour en faire résonner les mots à travers le temps.
Chacune des metteures en scène a en effet choisi de monter, d’adapter ou tout au moins de s’inspirer de textes classiques. Shakespeare, Kleist, mais aussi Marguerite Duras, Guillaume Dustan et Guillaume Poix.
Façon de redire, si toutefois il le fallait encore, que la querelle entre les tenants du texte et ceux de l’écriture de plateau est vaine. Le théâtre est un acte qui advient dans l’ici et maintenant de son surgissement, et le texte, qu’il soit préexistant ou pas, n’est qu’une de ses partitions, modulable à l’infini.
Une constellation thématique se dégage aussi. Au coeur de tous ces projets scintillent les recoins obscurs de la jeunesse. Une jeunesse où vibrent l’amour, le désir et la solitude aussi, la solitude tragique qu’expérimentent des vies en devenir qui ne demandent qu’à s’épanouir mais qui, parfois, sombrent avant d’éclore.
Arielle Meyer MacLeod,
dramaturge