Adam Bałdych & Helge Lien Trio

Le Théâtre populaire romand et les Murs du Son sont fiers d’opérer un focus sur une facette méconnue en Europe occidentale : le jazz polonais. Oui, il existe et depuis longtemps. Entre 1920 et 1930, la Pologne est une réelle république démocratique et elle participe pleinement aux échanges avec les États-Unis, semant dans sa culture, le jazz. Né en 1986 à Gorzow, le violoniste et compositeur Adam Bałdych est devenu un enfant prodige de la musique. Exclu d’une école classique pour « comportement inapproprié et aspirations au jazz », il terminera ses études de jazz à Berkley et à Katowice. Il commence sa carrière internationale à 16 ans. Boulimique de travail et de collaboration, Adam Bałdych enchaîne dès 2002 tous les festivals internationaux et côtoie des artistes tels que Jim Beard, Lars Danielsson, Nils Landgren, Yaron Herman et Billy Cobham. Il enregistre une vingtaine d’album comme Sideman et le label ACT l’engage en 2012. 

Multipliant les projets et les prix (une quinzaine en 10 ans), il joue de tout : jazz, classique, pop et contemporain. Il compose également pour le théâtre. En 2015, il s’associe au trio norvégien d’Helge Lien. La magie opère et le groupe publie simultanément chez ACT deux albums : Bridges et Brothers. L’écriture de Bałdych est ciselée, hautement personnelle. C’est un métissage de jazz et de folklore polonais, balte parfois, dans un écrin aux pures sonorités acoustiques. La force de ce quartet est d’avoir assimilé tous les courants européens et d’en restituer une lecture cohérente et dynamique sur laquelle il est impossible de coller une étiquette standardisée. Le trio d’Helge Lien n’est pas en reste et ne se contente pas d’être le support du violoniste. Osmotique, ce trio maîtrise les climats : il sait se calfeutrer et développer une puissante machine à groove lors des improvisations, pour terminer sur une transe frénétique propice aux attaques d’archet de Bałdych.