À la saison des abricots
Carol Sansour
di. 14 mai 2023, 11h
Au Musée des Beaux-Arts
En collaboration avec le Club 44, le Centre de culture ABC et le Musée des Beaux-Arts de La Chaux-de-Fonds
À la saison des abricots est un tour de force : le cycle de poème parait embrasser la totalité de l’expérience de vie d’une femme, poétesse, qui s’avère être palestinienne. On y trouve, sans pouvoir les démêler, vie quotidienne et politique, désirs, souvenirs d’enfance, maternité. La mémoire insistante de la mère est comme le refrain de ce long chant finement ciselé. La variété des formes poétiques mises en jeu et leur méticuleux arrangement en une ode à la vie trouvent une mise en voix presque naturelle dans ce duo de splendides lectrices, chacune dans sa langue : une dramaturgie en stéréo où se mêlent colère, sensualité, reportage, élégie, fantasmes, infinie tendresse des mères, entêtante mélancolie de cette saison des abricots et de l’odeur du café turc.
Co-organisé avec l’ABC et le Club 44, ce mini-festival «Shaeirat» (poétesses) propose des courts spectacles poétiques arabe-français. À l’affiche, quatre femmes puissantes pour dire le Moyen-Orient d’aujourd’hui, entre passé colonial, fantôme de la guerre et perspectives de demain. «Mishwâr» (Lulu Rafat, Palestine) nous invite à partager les histoires qui forment l’expérience universelle et à déconstruire nos perceptions du monde. «Dodo ya Momo do» (Soukaina Habiballah, Maroc) fait s’entrecroiser les langues et les voix d’une grand-mère et de sa petite fille face à l’absence d’une mère. «Celle qui habitait la maison avant moi» (Rasha Omran, Syrie) dépeint le quotidien d’une femme dans un appartement hanté par son ancienne locataire. «À la saison des abricots» (Carol Sansour, Palestine) revient sur une histoire de vie toute entière, entre enfance, maternité et désirs inassouvis.
Avec la complicité d’Henri Jules Julien, «Shaeirat» fait entendre et voir une poésie à l’écart des représentations occidentales, inscrites dans la lutte politique et sociale comme dans la revendication d’identités singulières.
Carol Sansour Née en 1972 à Jérusalem, elle grandit à Beit Jala près de Bethléem puis, adolescente, déménage en Caroline du Nord où elle termine ses études. En 1994, Sansour retourne en Palestine où elle participe à diverses initiatives de terrain avant de travailler, une décennie durant, aux Emirats Arabes Unis. Elle vit à Athènes avec sa famille. Elle aime se considérer comme une agitatrice culturelle et une provocatrice sociale qui s’intéresse aux identités post-nationales, post-sexe et post-religion, et co-édite le site littéraire The Sultan’s Seal. Elle a publié au Caire en 2019 un premier cycle de poèmes À la saison des abricots, éditions Kotob Khan. L’édition française, augmentée d’un autre cycle de poèmes, Jamila, parait à Genève aux Editions Héros Limite le 13 mai 2022.
Christelle Saez est actrice, dramaturge et metteuse en scène. Elle a initié avec Tatiana Spivakova, la compagnie Memento Mori avec laquelle elle a créé Coeur sacré, sa première pièce.
Henri Jules Julien, ingénieur chimiste de formation, a choisi de vivre dans les «mondes arabes» refusant de considérer cette partie du globe dans une vision unique, propre à l’Occident où il produit, traduit et créé aussi des fictions radiophoniques. Il réside aujourd’hui à Casablanca.
Durée
1h
Lecture bilingue
Avec
Carol Sansour (poèmes en arabe), Christelle Saez (poèmes en français)
Lecture dirigée par Henri jules Julen