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Théâtre populaire romand
La Chaux-de-Fonds
Centre neuchâtelois des arts vivants

People have the power

Les fleurs les plus fragiles sont souvent symbole de robustesse et d’ardeur. Aujourd’hui, la résistance prend des allures de coquelicot cachant sa force sous une apparente vulnérabilité. Son message : paix et courage. Pas de renoncement, pas d’accablement. Nous avons le pouvoir.

La scène partage le rire, la poésie et la connaissance. C’est au théâtre que nous aimons reprendre notre élan individuel et collectif pour célébrer la vie dans sa diversité.

Réuni·es dans une saison foisonnante, Eugénie Rebetez (Comeback), Tiphanie Bovay-Klameth, François Gremaud et Michèle Gurtner (La Magnificité); Rébecca Balestra, Manon Krüttli et Guillaume Poix (Jacqueline); Les Fondateurs (Frankenstein), Juliette Vernerey (A L’affût / reprise), la Clinic Orgasm Society (George de Molière) usent de leurs merveilleuses fantaisies pour décaper toute tentation de capitulation, de reddition au découragement.

Avec la même générosité lucide, des artistes traduisent leur mission citoyenne avec une profondeur sensible. Pour sa cinquième venue au TPR, Tatiana Frolova et le Théâtre KnAM questionnent les mythes qui fondent les perceptions entre l’Europe et la Russie (I’m fine). Le Britannique Alexander Zeldin nous rapproche d’une humanité abandonnée pour en sauver la dignité (Prendre soin). Une même démarche animait le sociologue Pierre Bourdieu portée à la scène par Orélie Fuchs (La Misère du monde). Défiant le racisme systémique, Penda Diouf déplie les silences de l’Histoire (Pistes…). Le sourire au coin de l’œil, Laurence Maître nous invite au cœur de la fabrique des lois (Grand Conseil) tandis que Fanny Künzler porte le chant brûlant de l’autre avec les mots de Bernard-Marie Koltès (La Nuit juste avant les forêts).

La musique se mêle au concert des sens. Les Ukrainiennes des Dakh Daughters portent les couleurs de la paix avec leurs notes baroques (Break the rock). Jazz et flamenco fusionnent avec Chicuelo & Marco Mezquida; le piano de Thomas Enhco et le marimba de Vassilena Serafimova triomphent des frontières (Bach Mirror), comme Stéphane Galland & The Rhythm Hunters font jaillir la joie des rythmes du monde entier. L’opéra pour enfants, Brundibár de Hans Krása, créé clandestinement en 1942, interprété par les élèves du Conservatoire de Musique de La Chaux-de-Fonds clôt la saison entre mémoire et fable enfantine universelle.

Danse et jeunesse conjuguent elles aussi la solidarité dans un manifeste hip hop féminin (Raw) et une ode à la liberté (Solidarity!).

«People have the power» chante l’artiste américaine, et nous chantons avec elle! Bonne lecture!

Anne Bisang
Directrice