Ne me croyez pas si je vous parle de la guerre
Indépendamment de notre volonté, ce spectacle est annulé et remplacé par Mishwâr.
sa. 13 mai 2023, 18h15
A Beau-Site
Quatre poétesses majeures des pays arabes dont les mots comme des uppercuts révèlent les contours d’un présent rempli d’espoir et pourtant meurtri.
En collaboration avec le Club 44, le Centre de culture ABC et le Musée des Beaux-Arts de La Chaux-de-Fonds
Devant les vidéos d’Adam Zuabi où se côtoient sa grand-mère, des vagues de la Méditerranée et la vieille ville de Haifa, la poétesse palestinienne Asmaa Azaizeh fait résonner sa voix pleine avec la musique et le chant d’Haya Zaatry pour partager une poésie de la révolte teintée de désir et de retenue.
«J’avoue, j’ai volé le mouton par une nuit sans lune / J’ai mis la lune dans le frigo pour que les poètes ne la chantent pas / Et l’espoir est devenu désert aride / Et les anges pensaient que c’était la fin / Et soufflaient dans leurs trompettes.»
Co-organisé avec l’ABC et le Club 44, ce mini-festival propose des courts spectacles poétiques arabe-français performés dans une épure scénique par l’artiste qui les a écrits. À l’affiche, quatre femmes puissantes pour dire le Moyen-Orient d’aujourd’hui, entre passé colonial, fantôme de la guerre et perspectives de demain. «Ne me croyez pas si je vous parle de guerre» (Asmaa Azaizeh, Palestine) évoque en sous-texte les blessures des conflits dans un dialogue musical avec Haya Zaatry. «Dodo ya Momo do» (Soukaina Habiballah, Maroc) fait s’entrecroiser les langues et les voix d’une grand-mère et de sa petite fille face à l’absence d’une mère. «Celle qui habitait la maison avant moi» (Rasha Omran, Syrie) dépeint le quotidien d’une femme dans un appartement hanté par son ancienne locataire. «À la saison des abricots» (Carol Sansour, Palestine) revient sur une histoire de vie toute entière, entre enfance, maternité et désirs inassouvis.
Le projet «Shaeirat» (poétesses) nous fait découvrir des voix féminines de la poésie arabe contemporaine à travers quatre propositions performées par les autrices elles-mêmes. Avec la complicité d’Henri Jules Julien, «Shaeirat» fait entendre et voir une poésie à l’écart des représentations occidentales, inscrites dans la lutte politique et sociale comme dans la revendication d’identités singulières.
Palestinienne née en 1985 dans le village de Daburieh, en Basse-Galilée, Asmaa Azaizeh vit à Haïfa où elle exerce également des activités de journalisme. Première directrice du musée Mahmoud Darwich à Ramallah en 2012, elle est traduite dans de nombreuses langues et partage son écriture poétique à travers des performances.
Née à Nasareth, Haya Zaatry est une chanteuse et musicienne palestinienne résidant à Haïfa. Architecte et chercheuse, elle est aussi cofondatrice du collectif Eljam qui promeut la scène musicale alternative de Palestine.
Durée
1h
Poèmes en arabe
Asmaa Azaizeh
Chant et musique
Haya Zaatry
Vidéo
Adam Zuabi
Forme scénique
Lecture-Concert — Sous-titres sur vidéo
Edition Arabe
Al Mutawassit, Milano – 2019
Spectacle en langue arabe surtitré en français